The Luxembourg Link

Une conférence européenne sur les réseaux télématiques en éducation et en formation s’est déroulée du jeudi 5 mai au samedi 7 mai 1994 au Centre européen du Kirchberg. Cette conférence a été organisée conjointement par la Commission européenne (Task Force Ressources humaines, Formation, Education et Jeunesse) et par le Ministère de l’Education nationale luxembourgeois.

Le Luxembourg a été choisi comme lieu de conférence en raison de la bonne infrastructure télématique offerte dans le cadre de RESTENA.

A côté des officiels de la Commission européenne et du Ministère de l’Education, des délégations des 12 pays-membres de l’Union européenne ont assisté à la conférence. Chaque délégation était composée par un décideur politique, un formateur d’enseignants, un enseignant, un représentant des parents et un spécialiste en matière de réseaux télématiques

Un groupe d’élèves du Lycée Michel Rodange (LMR) participait également à la conférence.

Le but de la conférence était d’explorer le potentiel offert par les réseaux télématiques dans la perspective d’échanges d’expériences et d’informations entre les différents Etats membres de l’Union, notamment dans le contexte des futurs programmes de coopération SOCRATES et LEONARDO.

Dans son discours d’introduction, le Ministre de l’Education Marc Fischbach a soutenu l’idée et le principe de création d’une réseau européen intégré pour l’éducation et la formation.

La première journée a été consacré à des exposés techniques. Le professeur Antonio Dias de Figueiredo de l’université de Coimbra au Portugal a présente le projet « A proposed pilot network for education and training in Europe ». Le consultant Stellan Ranebo du conseil nordique a présenté le projet « A nordic school data network ». Le professeur Niki Davis de l’université Exceter au Royaume-Uni proposait des bonnes pratiques pour l’utilisation de réseaux télématiques dans l’éducation. Antoine Barthel, directeur de RESTENA, présidait les séances.

Alexis Werné et Jean-Paul Reef du SCRIPT expliquaient le déroulement des ateliers (workshops) prévus pendant la journée du 6 mai 1994. Plusieurs sujets à explorer par des groupes de travail ont été  définis sur base des idées et commentaires formulés par les participants. Des rapporteurs ont été désignés pour chaque sujet et les groupes de travail ont été constitués lors d’une réception de bienvenue le premier soir.

Les ateliers ont eu lieu dans les locaux de l’Institut Supérieur de Technologie (IST) au Kirchberg pendant la deuxiéme journée. Le soir, les participants à la conférence étaient invités à un dîner officiel à l’Orangerie de Mondorf où ils ont été accueillis par Alexis Werné. Lors de son discours de bienvenue, il racontait le dilemne de la répartition de 17 chameaux entre trois fils d’un chef de tribu, attribué à Antonio Dias de Figueiredo. Il comparait les chameaux avec la technologie des réseaux télématiques existants qu’il faut interconnecter.

Le troisième jour les rapports des différents groupes de travail ont été présentés au centre européen, suivi par un résumé des conclusions de la conférence exposé par le rapporteur principal Rosalind Steele. La séance a été présidée par Dominique Portante. La conférence s’est terminée le soir avec un dîner-croisière au coucher du soleil sur la Moselle.

Bibliographie

  • Rapport de la conférence « The Luxembourg Link », 1994
  • The Luxembourg-Link : Conférence européenne sur les réseaux télématiques et éducation et en formation, Tageblatt, mai 1994
  • Conférence The Luxembourg-Link : Poser les jalons d’un réseau-pilote télématique européen, Luxemburger Wort, 6 mai 1994

Mir brauchen eng TIC Offensive

Le mercredi 5 mai 2000, Jean-Claude Juncker, Ministre d’Etat, présentait la traditionnelle déclaration du gouvernement sur la situation économique, sociale et financière du pays devant la Chambre des Députés. Quelques extraits de ce discours méritent d’être cités. La première citation se réfère à l’économie :

“Les nouvelles entreprises qui s’établiront au Luxembourg ne doivent pas obligatoirement créer beaucoup plus d’emplois. N’oublions pas que nous ne voulons pas d’une explosion démographique dans le marché de l’emploi. EIles devraient apporter de meilleurs emplois, des emplois plus hautement qualifiés. Nous voulons plus cibler la prospection économique, rendre l’économie plus apte à résister aux crises par une diversification plus sophistiquée. Nous avons besoin d’une offensive dans le domaine du TIC: Haute Technologie, Information, et Communication, voilà les moteurs du futur.”

Au sujet de la stratégie de Lisbonne le premier Ministre déclarait :

“Après le Conseil européen de Feira au mois de juin, le gouvernement présentera un plan d’action national détaillé, qui aura pour but de concrétiser les décisions E-européennes de Lisbonne. Le ministre délégué à la Communication, Monsieur François Biltgen, devra faire de ce plan d’action un programme d’action – E-Luxembourg – et le piloter en tant que responsable. Il aura à sa disposition une commission nationale pour la société de l’information dans laquelle le ministère d’Etat fonctionnera en tant que ministère-pilote et dans laquelle les ministères de l’Economie, de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, de la Fonction publique, de l’Education nationale et du Travail seront représentés.”

Les réflexions au sujet de l’éducation et de la formation sont également intéressantes :

“La société de l’information et l’école sont un couple dont nous devons continuer à nous occuper. Aujourd’hui, si nous disposons d’un ordinateur pour 11 élèves, nous devons arriver à en avoir un pour 8 élèves. Les investissements dans le réseau Restena seront amplifiés, afin d’être prêts quand les programmes européens décidés à Lisbonne démarreront. Les équipements dans les écoles primaires doivent être complétés. S’il n’y a pas d’autres moyens, l’Etat devra aider financièrement les communes. A l’école, personne ne devra être victime d’un l’isolement technologique. C’est pourquoi il est tout à fait normal qu’un programme en faveur de l’enseignement différencié soit développé.

Les points les plus importants à l’école sont la formation et la formation continue des enseignants. Les enseignants devront pratiquement disposer d’un “permis de conduire Internet” sinon les élèves n’apprendront jamais à conduire. Beaucoup d’enseignants se sont adaptés en se formant eux-mêmes. Ils ont entraîné leurs élèves et les ont convertis. Aujourd’hui, ce dont nous avons besoin, c’est d’un nouveau système général.

Il ne faut cependant pas oublier que l’école, à côté de la préparation à la vie professionnelle, a encore d’autres vocations. L’école n’a pas pour but de produire des athlètes de haut niveau technologique qui ne se retrouveront pas dans la vie. Son but est de former les êtres humains et les citoyens pour que la vie de la société leur soit familière et qu’ils puissent ainsi se débrouiller sur le marché de l’emploi. Il ne faut pas attendre de la société de l’information plus qu’elle ne saura nous donner. Nous ne devons pas la manquer, mais ne pas la surestimer non plus.”

Bibliographie

 

E Computer fir all Schüler

En 2000, la société luxembourgeoise Plato Systems Corporation en constitution, dirigée par deux anciens directeurs d’IBM, Ronald J. Jones et Robert W. Shahan, proposait au Ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle et des Sports (MENFPS), d’équiper tous les élèves, étudiants et enseignants des écoles et lycées (publics et privés) avec un notebook IBM Thinkpad (au total 75.000 appareils). Le financement du projet devait se faire en grande partie par l’affichage de vidéos publicitaires sur les ThinkPad’s, en collaboration avec l’agence de publicité internationale Ogilvy.

Dans un dossier établi par Jean-Paul Reef du Ministère de l’Education en juin 2000, l’auteur proposait de réaliser ce projet en collaboration avec le fournisseur de services Internet AOL (America Online), sans participation de l’Entreprise des P&T. Mon collaborateur Tom Kettels rédigea une note interne exposant les risques pour l’Entreprise des P&T si elle était écartée du projet..

L’initiative « E Computer fir all Kand » s’inscrivait dans le cadre du plan d’action e-Europe et de la déclaration du Gouvernement 2000 « Mir brauchen eng TIC Offensive ».

Dans la suite l’Entreprise des P&T s’était proposée pour réaliser les connexions de tous les équipements à Internet. Pour concrétiser le projet, un groupe de travail avait été institué par Anne Brasseur, Ministre de l’Education et par Henri Grethen, Ministre de l’Economie et Ministre de tutelle des P&T. Les membres du groupe de travail étaient :

  • Jean-Paul Reef (MENFPS)
  • Alex Werné (MENFPS)
  • Marco Barnig (P&T)
  • Delphine Goergel (P&T)
  • Luc Schaack (IBM)

Le 23 octobre 2000 le groupe de travail a remis son dossier au Gouvernement, avec des propositions qui n’engageaient que ses membres. J’ignore ce qui s’est passé avec le dossier, je n’ai jamais eu de retour d’information.

Bibliographie

  • E Computer fir all Kand ; proposition de Jean-Paul Reef, 17.6.2000
  • Dossier “E Computer fir all Kand” ; Note interne P&T de Tom Kettels
  • Dossier pour le Gouvernement “E Computer fir all Schüler”, 23.10.2000

Morzino

Morzino est une communauté d’apprentissage en ligne ouverte et gratuite. Tout le monde peut l’utiliser pour apprendre ou pour enseigner. Le projet est réalisé par Joopita Research a.s.b.l, une association sans but lucratif au Luxembourg, fondée en 2010 par Jos Kirps.

Nous voulons développer les meilleurs outils pour l’apprentissage et l’enseignement individualisé et différencié, et les mettre à disposition gratuitement.” c’est la devise de Joopita.

Morzino est en fait la version internationale de la plateforme OLI, elle même successeur de OLEFA. Le projet Morzino a démarré en novembre 2015 comme version BETA, en profitant du nom de domaine luxembourgeois oli.lu existant. La phase de test BETA s’est  terminée le 9 janvier 2018. Depuis cette date la plateforme est ouverte au public.

 

 

 

oli.lu

Les origines du projet oli.lu remontent au 14 février 2008 quand le nom de domaine oli.lu a été enregistré. Il s’agissait d’une évolution de la plateforme OLEFA effectuée par Jos Kirps comme premier projet Joopita.

Un premier prototype a été mis en service en mai 2011. Le 15 novembre 2011 le projet oli.lu a été officiellement lancé. Plusieurs versions introduisant des nouvelles fonctionnalités se sont succédées jusqu’au 19 novembre 2013 quand la version finale était prête.

Deux mois plus tard le développement de la version internationale de oli.lu, baptisée Morzino, a démarré.

 

oli.education.lu

La plateforme oli.education.lu a été lancée par le Ministère de l’Education le 15 septembre 2016 sur base de la nouvelle technologie Morzino.

Cette plateforme propose un certain nombre d’applications e-learning. On peut y générer des fiches de travail ainsi que les corrigés correspondants. Les tâches peuvent être adaptées individuellement, ce qui permet de différencier les apprentissages.

L’enseignant a la possibilité de créer une classe virtuelle, dans laquelle il peut télécharger des documents, des textes, des tâches, des plans de travail et des projets.

Cette plateforme peut également être considérée comme un réseau social sécurisé, où l’on peut interagir avec d’autres élèves et enseignants. De plus, l’on a la possibilité de créer facilement son propre site Web (par exemple pour l’école, la classe ou le projet).

CGIE

Le Centre de gestion informatique de l’éducation (CGIE) est une administration ressource du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

Jusqu’en 2013, deux services ressources ont été impliqués dans la mise en œuvre de la gouvernance électronique du Ministère et des établissements scolaires, à savoir le Service Informatique du Ministère et le Centre de Technologie de l’Éducation (CTE). Leurs missions ont été complémentaires, quelques fois redondantes

Par la loi du 13 juin 2013  le Service Informatique du Ministère et le Centre de Technologie de l’Éducation (CTE) ont été fusionnés pour créer le CGIE. Cette nouvelle structure est censée améliorer les procédures et l’utilisation des ressources informatiques de sorte à garantir une gestion plus efficace de l’informatique et des systèmes d’information de l’éducation nationale et mieux répondre aux attentes des utilisateurs internes et externes.

 

mySchool.lu

Le 5 décembre 2002, Anne Brasseur, ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle et des Sports, a assisté au lancement du portail de l’éducation du Luxembourg mySchool, réalisé en collaboration avec le Centre de technologie de l’éducation (CTE). Projet phare de eLuxembourg, le portail mySchool permettait aux acteurs de l’éducation d’accéder par l’intermédiaire d’un bureau virtuel personnalisable à des ressources de qualité, évaluées par des experts, et d’utiliser efficacement des outils de collaboration et de communication.

Une nouvelle génération du portail intranet mySchool a été dévoilée lors de l’ouverture officielle des Netd@ys 2003 au LGE, en présence de Viviane Reding, Membre de la Commission Européenne, responsable de l’éducation et de la culture, et de Anne Brasseur, Ministre de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle et des Sports.

Bibliographie

 

 

OLEFA

OLEFA est une plate-forme de collaboration pédagogique, disponible sous forme d’un Service WEB. L’outil a été développé initialement par Jos Kirps sous le label WobbleWolf à partir de l’an 2000. La plateforme a été licenciée d’abord à la société luxembourgeoise Ka Communications sarl en 2001. La même année Jos Kirps a ajouté un module Wiki et une librairie au projet pour réaliser des sites web éducatifs complets. Après une première implémentation du logiciel OLEFA sur le site web mensa.lu, un premier portail éducatif était prêt en septembre 2001 : le site web de l’école primaire de Roeser.

En 2002 Jos Kirps co-fondait la société de génie logiciel EducDesign et poursuivait le développement du logiciel OLEFA jusqu’en 2008 où il quittait l’entreprise pour se vouer à ses propres projets.

Il a continué à étendre le logiciel OLEFA sous le label JOOPITA pour lancer oli.lu et Morzino. Le 15 septembre 2016 le Ministère de l’Education a lancé le portail oli.education.lu sur base de la nouvelle technologie Morzino, sous licence de l’asbl Joopita Research.

La mise à jour, la maintenance, l’exploitation et la distribution de la plateforme initiale OLEFA, appelée maintenant plateforme eLearning OLEFA – LMS, continuent à être assurées par la société  EducDesign s.a., située actuellement à Dudelange. La version la plus récente est OLEFA 21.1. Le site web olefaschool.lu d’EducDesign présente la plateforme, les outils, les services et les références du projet OLEFA.

 

EducDesign

La société EducDesign s.a. a été fondée en septembre 2002 par Jos Kirps, Pino Fiermonte et Frank Trierweiler. Le système de gestion de contenu OLEFA, développé par Jos Kirps, a été licencié à EducDesign qui a continué à maintenir et à étendre le logiciel.

Jos Kirps (à gauche), Pino Fiermento (à droite) ; Photo : Alain Rischard

Avant de co-fonder EducDesign, Jos Kirps et Pino Fiermonte étaient instituteurs à l’école primaire de Roeser et responsables de l’infrastructure informatique de l’école. Jos Kirps a quitté la société en 2008. Pino Fiermonté a démissioné le 29.11.2016 comme administrateur délégué. La gestion journalière de la société EducDesign a été alors reprise par Frank Trierweiler.

EducDesign propose sa plateforme de collaboration pédagogique OLEFA sous forme d’un service web. Les clients peuvent se concentrer sur leur mission principale sans avoir besoin de ressources propres pour l’entretien technique de la plateforme. La société EducDesign prend soin de tous les aspects techniques de l’outil : hébergement du contenu, support des applications, intégration et interfaçage technique, ingénierie informatique, formation des usagers, conseil pédago-technologique, innovation. Les services proposés sont regroupés en paquets : VisionCare, EduCare, NetCare, TechCare, BiblioCare, DigiCare. La plateforme se compose de trois ensembles :

  1. ILMS (Integrated Learning Management System)
  2. IMMS (Integrated Media Management System)
  3. CMS (Content Management System)

EducDesign a reçu des distinctions nationales et internationales pour sa plateforme qui comprend de nombreux modules :

  • Actualités, Blogs, Podcast : gérez votre communication
  • Assignments : attribuez des travaux à des élèves
  • Calendrier : planifiez votre temps
  • Conversations : échangez des idées avec les autres en temps réel
  • Dimmy :
  • Formulaires : entrez en contact
  • Générateur de bases de données : organisez vos données
  • Gestion des droits d’accès : gardez le contrôle sur vos données
  • Gestion de groupes : gérez les utilisateurs
  • Guard : protégez vos usagers
  • Librairie : gérez votre médiathèque
  • Kiosque : communiquez en interne et en externe
  • Newsletter : informez avec style
  • Poll : cherchez des réponses
  • Punaiseur : partagez ce qui est important
  • Storyboard : racontez-le avec des images
  • Timeline : visualisez une suite chronologique
  • Tiparlo : créez des narrations orales
  • Webbook : publiez des livres en ligne
  • Webmail : gérez votre courriel
  • Wiki : présentez vos activités
  • Userhome : voyez l’essentiel en un coup d’oeil

L’offre proposée par la société EducDesign ne s’adresse pas seulement aux écoles, mais également aux bibliothèques, aux institutions culturelles, aux services parascolaires et à d’autres organisations.

Sur son site web olefaschool.lu EducDesign fournit des références et des bonnes pratiques comment utiliser les différents modules. Un exemple est le module Storyboard. Pit Wenkin, associé d’EducDesign, a réalisé, ensemble avec son épouse Marie-Claire Philippe et son fils, l’histoire animé du Maulwuerf beim Weier avec cet outil.

Bibliographie