Housing, sweet housing

paperJam.lu – 9 juillet 2002 – par Jean-Michel Gaudron
Un site Internet, pour une entreprise, ça prend de la place. Un hébergement externe constitue généralement une solution naturelle.

La nécessité, pour une entreprise, de disposer d’un site Internet n’échappe plus, aujourd’hui, à grand monde. Une récente étude menée par Mindforest, présentée en mars dernier, recensait, pour le seul Luxembourg, environ 2.400 sites web opérationnels, soit un taux global d’environ 11% qui peut sembler modeste, mais qu’il convient de relativiser en fonction de la taille des entreprises, les trois quarts de celles employant plus de 250 personnes disposant d’une présence active sur Internet (et 61% des structures de plus de 90 salariés).

“Globalement, il y a une prise de conscience qu’Internet a désormais une place naturelle dans les habitudes des gens et que c’est devenu un élément propre de promotion indispensable. L’approche est plus mature, de nos jours, que ce qu’elle a pu être du temps des ‘pionniers’. Il n’empêche que beaucoup d’entreprises ont encore une certaine crainte de l’outil Internet, et si elles comprennent qu’elles doivent y être présentes, elles n’ont pas nécessairement encore compris ni pourquoi, ni le profit qu’elles peuvent vraiment en tirer” constate néanmoins Nic Nickels, Directeur d’Espace Net, société spécialisée notamment dans les applications “content management” faciles d’utilisation, qu’elle fut la première à mettre en place à Luxembourg.

Qu’il soit statique, ou bien très dynamique, et à plus forte raison dans ce dernier cas, derrière de plus ou moins jolies pages s’affichant sur un écran se cache toute une infrastructure que les entreprises n’ont pas forcément le temps, les moyens ou tout simplement l’envie (et souvent il s’agit d’un savant dosage de ces trois raisons) de prendre en mains.

Hormis le cas particulier des banques qui, pour des raisons évidentes de sécurité et de confidentialité, se doivent d’abriter leurs serveurs de données dans des locaux qui leur sont propres, bon nombre d’entreprises fait donc appel à des hébergeurs qui, bien souvent, sont les sociétés informatiques qui conçoivent et développent les sites.

“Et encore, pour ce qui est des banques, on peut leur proposer de placer leurs matériels dans des locaux qui leur sont attribués à eux exclusivement, et dont eux seuls ont accès, de sorte qu’ils puissent tout de même se décharger de cette contrainte en dehors de leurs propres bâtiments” explique Xavier Buck, General Manager de la toute jeune société Datacenter Luxembourg, qui s’est spécialisée dans les services Internet et le hosting professionnel autant que dans le business continuity et recovery, et qui fournit aujourd’hui des solutions globales y compris à destination de la plupart des principaux providers Internet luxembourgeois. “Nous partons du principe qu’en matière d’hébergement, les sociétés ont besoin de solutions globales, aussi bien pour assurer de bonnes connexions entre les filiales d’un groupe, que pour ce qui est des relations avec les fournisseurs ou les clients. Il y a donc un besoin de serveurs centralisés de données, auquel nous répondons”.

Les activités de Datacenter vont donc bien au-delà du seul hébergement de sites Internet, et celui-ci ne constitue d’ailleurs plus nécessairement une cible privilégiée: les 500 m2 de leur salle informatique sont déjà bien remplis – mais pas encore saturés – par une centaine de serveurs auxquels la société permet un accès physique et sécurisé 24/24h et 7/7 jours.

Dédié ou partagé ?

Evidemment, en marge de cette ‘mega-infrastructure’, de plus en plus ouverte, du reste, vers des sociétés étrangères désireuses de prendre pied, par cette voie-là, au Luxembourg, le marché local ne manque pas de ressources pour ce qui est des solutions d’hébergement Internet.

Mais quel type de solution adopter? Pour Samuel Dickes, Internet manager chez Luxweb (filiale spécialisée d’Editus), cela dépend avant tout des besoins exprimés. “Pour une PME, par exemple, il sera important d’être en mesure de proposer un service complet : fabrication du site, statistiques, back up performant, vitesse et disponibilité. Car c’est très important aussi: vous pouvez disposer du meilleur site internet du monde, si l’internaute met trop de temps à pouvoir s’y connecter, il abandonnera rapidement !”

En matière de disponibilité, les providers luxembourgeois semblent, du reste, relativement bien armés. Luxweb, qui a récemment rapatrié ses serveurs initialement hébergés aux Etats-Unis, se base sur le backbone de 150 Mbps des P&T (dont il est d’ailleurs partie intégrante via Editus Luxembourg); Espace Net, pour sa part, dispose de deux lignes entrantes, une terrestre et une hertzienne, reliées à deux backbones différents, de manière à assurer une disponibilité proche du 100% même en cas d’incident sur une des deux lignes.

Ce souci de disponibilité optimale peut même être poussé encore plus loin, comme avec Web Technologies, qui dispose de son propre réseau Internet connecté à 3 bandes passantes: une ligne principale de 10Gbit/sec, qui relie Luxembourg à Francfort (un des plus importants points en Europe pour l’échange des données sur voies informatiques); une ligne qui relie son réseau avec le LIX (Luxembourg Internet Exchange) pour garantir une vitesse optimale dédiée à la communauté d’internautes au Luxembourg, et une ligne supplémentaire de backup de 10Gbit/sec, qui relie Luxembourg à Düsseldorf.

Les P&T, eux-mêmes, fournisseurs d’un des principaux backbones du pays, proposent évidemment ces services d’hébergement dans leur panoplie de services internet, sans que ce soit nécessairement une priorité, puisque Editus et Visual Online, deux de ses filiales, les comptent également dans leur offres. “Disons que nos trois services sont complémentaires commente Marco Barnig, Chef de service de l’Unité commerciale de la division des Télécommunications de l’Entreprise des P&T. “Visual Online se concentre plus sur le housing, les équipements, le hosting d’applications et se spécialise plus sur les applications commerciales, alors qu’Editus peut plus miser sur des activités connexes aux Pages Jaunes qu’elle gère également. Pour notre part, nous développons l’hébergement de nouvelles technologies du web et d’applications innovantes tels que les mondes virtuels, les animations en 3D, les jeux interactifs en ligne, etc’”

Une société qui souhaite faire héberger ses données sur des serveurs “outside” aura également le choix entre deux types d’utilisation: des serveurs dédiés, réservés à leur seul et usage unique, ou bien des serveurs partagés avec d’autres sites, ce qui revient évidemment moins cher, mais limite également l’espace disponible.

Typiquement, un hébergement partagé sera parfaitement adapté à des sites statiques, de type “carte de visite”, voire des sites dynamiques légers, ne nécessitant donc pas un besoin trop important d’espace. Sont en général mis à disposition du client l’accès à une base de données de type mySQL et la possibilité d’utiliser quelques langages de programmation libres comme PHP ou Perl. Le risque inhérent à cette formule peut résider dans une tentation trop grande pour un hébergeur mal intentionné de limiter exagérément les services d’assistance technique.

“Nous appliquons les recommandations techniques fournies par Sun, et nous ne dépassons pas 200 sites par machine. Ce qui ne nous empêche pas de ne dépasser que rarement les 10% de capacité d’exploitation du processeur” précise Samuel Dickes.

Plus cher, mais aussi, forcément, plus souple, le serveur dédié permet de mieux gérer un site plus complexe et nécessitant des besoins spécifiques. Puisque le site réside sur un seul serveur, il peut donc en exploiter la totalité de ses ressources, pour une stabilité forcément accrue et permet également l’utilisation de logiciels et solutions propres.

Tarification à géométrie variable

Qui dit stratégies différentes dit, également, tarifications différentes. En mettant de côté ce que M. Dickes appelle “les hébergeurs très bas de gamme, qui ne jouent que sur les volumes de sites hébergés pour proposer des formules basiques à 5 dollars par mois”, la gamme de prix est assez large.

“Cela dépendra aussi du travail éventuel de développement du site” précise Nic Nickels: Espace Net revendique quelque 200 sites hébergés, pratiquement tous créés par ses propres soins. Il y aura donc deux niveaux de coûts pour le client, selon la sophistication de l’habillage graphique du site qui nécessitera alors plus de travail graphique. “Disons que pour un site ‘banal’, avec du texte et quelques photos, plus du contenu, avec une bonne bande passante, pour 500 Euro, on peut déjà avoir quelque chose de très correct. Ensuite, nous proposons des forfaits mensuels, à partir de 25 Euro par mois, tout comme si nous louions des applications: le client paye juste ce dont il a besoin, et on peut ajouter ou enlever des options à volonté” explique M. Nickels, pour qui la clef d’une “bonne” activité d’hébergement réside dans la capacité à laisser un maximum de liberté au client. “Et même pour ceux qui nous confient la mise à jour de leur contenu, nous travaillons avec des interfaces très souples et rapides, de sorte que la facture, au final, n’est pas très salée”.

Web Technologies, qui compte pas loin de 500 sites “commerciaux” (sociétés et asbl) propose, pour sa part, des formules “pro” à partir de 415 Euro TTC par an, incluant notamment 100 MB d’espace, des POP3 et adresses e-mail alias illimitées.

100 Mb d’espace, c’est également l’offre de base d’Editus qui, elle aussi, a développé 80% des 600 sites commerciaux qu’elle héberge, avec une offre à partir de 300 Euro par an, qui pourrait légèrement être revue à la hausse à la rentrée, en raison de l’ajout de services supplémentaires liés à la sécurité: un scan anti-virus, au niveau de leurs propres serveurs, des e-mails entrants, de sorte que le client final n’ait pratiquement plus de souci de cet ordre.

“Il ne faut pas s’attendre à de fortes évolutions de prix dans les temps à venir, ni à la hausse ni à la baisse, pas plus qu’il n’y en a eu au cours de ces deux dernières années. Et si ces prix doivent augmenter, c’est essentiellement parce que les services associés augmentent. Rien que pour un serveur back up, il faut tabler sur un demi million d’Euro” explique M. Dickes.

Des sociétés comme Luxembourg Online, qui se présente comme le plus grand fournisseur d’accès à Internet indépendant au Luxembourg, ou bien encore les P&T, affichent, pour leur part, des tarifs un peu plus élevés, justifiés par une qualité de service en rapport: 115 Euro mensuels pour le “Package Gold’ de Luxembourg Online (pour 50 Mb d’espace disque, établissement du nom de domaine compris), ou bien 138 Euro pour les P&T (pour 50 Mb également, hors nom de domaine). “Nous n’avons certainement pas les prix les plus bas du marché, mais le rapport qualité-prix est largement compétitif” estime ainsi Marco Barnig.

EuroDNS: les noms de domaine vus par Xavier Buck (Datacenter)

Qui dit site Internet dit nom de domaine. Administrativement parlant, la réservation desnoms de domaines est parfois complexe, surtout dès que l’on souhaite sortir des frontières. C’est pourquoi Datacenter a choisi d’offrir une solution globale et facile d’utilisation, sous la forme du site www.eurodns.lu. Il y est possible de vérifier si un nom de domaine existe déjà sous n’importe quelle extension (.lu, .com; .net, .biz, etc?), le cas échéant de consulter les informations sur les propriétaires des domaines réservés, et enfin de réserver le nom de domaine désiré. Il en coûte entre 0 et 90 Euro pour le droit d’accès à un nom de domaine, puis entre 15 et 70 Euro pour le renouvellement annuel.

“Nous avons créé le site en février, et en l’espace de quatre mois, nous avons enregistré plus de 2.000 réservations de noms de domaines. Du reste, la structure prend un tel essor que nous envisageons un spin-off pour en faire une société indépendante”.

Pour le Luxembourg, ces frais, établis par Restena, s’élèvent respectivement à 50 Euro et 40 Euro, ce qui place tout de même le pays dans la fourchette “haute” des tarifs de réservation de noms de domaines. “On a par ailleurs beaucoup de mal à travailler avec eux regrette M. Buck. Du reste, cette tarification élevée est très regrettable, car elle rejaillit immanquablement sur beaucoup d’autres aspects”.

Au 30 avril 2002, 15.067 noms de domaines .lu étaient recensés auprès de Restena. Sur un plan mondial, les statistiques fournies par le site www.eurodns font état, au 30 mai 2002, d’un nombre total de noms de domaines à travers le monde de 30,29 millions, dont 23,11 millions disposant de l’extension .com.

Eurodns offre également la possibilité de faire une pré-réservation d’un site avec l’extension .eu, adopté par le Conseil des télécommunications européen le 25 mars dernier. “Nous sommes d’ailleurs en lice, dans le cadre du consortium EUDR (European Domain Registry) pour l’obtention de la gestion complète du nom de domaine .eu: il s’agit d’une soumission pour laquelle la Commission rendra son verdict à la rentrée. Ce n’est pas une question d’ordre commercial, puisque la structure retenue sera une asbl. Mais en termes de projet et de notoriété, ce serait énorme”.

Pratique: où s’héberger à Luxembourg?

Voici une liste non exhaustive de certaines sociétés actives en matière d’hébergement de sites internet et de serveurs à Luxembourg. Informations complémentaires sur notre Index en ligne du site www.paperjam.lu.

Accessit Luxembourg s.à r.l.
24, rue Beaumont
L-1219 Luxembourg
Tel.: 26 20 29 99; Fax: 26 34 08 25
www.luxauto.lu; www.luxdomain.lu; www.menu.lu; www.agenda.lu

ArianeSoft S.A.
24-26, rue de la Gare (Galerie Kons)
L-1616 Luxembourg
Tel.: 26 29 50-1; Fax: 26 29 50 50
arianesoft.com

Cegecom S.A.
3, rue Jean Piret, B.P. 2708
L-1027 Luxembourg
Tel.: 26 49 91; Fax: 26 49 96 99
www.cegecom.lu

Datacenter Luxembourg S.A.
68-70, bd de la Pétrusse
L-2320 Luxembourg
Tel.: 26 19 16 – 1; Fax: 26 20 29 96
www.dclux.com; www.datacenter.lu

Editus Luxembourg S.A.
45, rue Glesener
L-1631 Luxembourg
Tel.: 49 60 51-1; Fax: 49 60 56
www.annuaire.lu; www.luxweb.lu; www.editus.lu

Espace Net s.à r.l.
15, route d’Esch
L-1470 Luxembourg
Tel.: 25 32 32 1; Fax: 25 32 32 34 3
www.espace-net.lu

Equant S.A.
(Anciennement: Global One Communications)
201, route de Thionville
(B.P. 09, L-5801 Hesperange)
Tel.: 27 30 11; Fax: 27 30 13 01
www.equant.com

Global Media Systems S.A.
2, rue Wilson
L-2732 Luxembourg
Tel.: 48 28 11; Fax: 48 28 11 0
www.gms.lu

Intelligent-IP S.A.
7, rue Pletzer (Centre Helfent)
L-8080 Bertrange
Tel.: 264363-1; Fax: 264363-73
www.iip.lu

Luxembourg Online S.A.
14, avenue du X Septembre
L-2550 Luxembourg
Tel.: 45 25 64; Fax: 45 93 34
www.internet.lu; www.inc.lu

P&T Luxembourg
8a, Avenue Monterey
L-2020 Luxembourg
Tel.: 47 65 -1; Fax: 47 51 10
www.ept.lu

Primesphere S.A.
(Anciennement: Tecsys infopartners)
4, rue Jos Felten
L-1508 Howald
Tel.: 40 11 61; Fax: 40 11 64 00

www.primesphere.com
SurfBizzXact s.à r.l.
159, rue d’Esch
L-4380 Ehlerange
Tel.: 2650 0182; Fax: 2650 0183
www.surfbizzxact.com; www.kiwikom.com; www.reseller.lu

Tiscali Luxembourg S.A.
(Anciennement: WorldOnline)
25C, Boulevard Royal
L-2449 Luxembourg
Tel.: 26 26 07 1; Fax: 26 26 07 99
www.tiscali.lu

3LuX Internet Technologies
41, rue Fontaine
L-4122 Esch sur Alzette
Tel.: 54 46 37; Fax: 54 70 02
www.3lux.com

Visual Online S.A.
1 rue de Bitbourg, B.P. 2534
L-1025 Luxembourg
Tel.: 42 44 11-1; Fax: 42 44 11 44
www.vo.lu; www.connect.lu

Web Technologies S.A.
30, Val St André
L-1128 Luxembourg
Tel.: 26 25 77-1; Fax: 26 25 77 78
www.web.lu; www.webtechnologies.lu

Worldcom S.A.
4a-4b rue de l’Etang
L-5326 Contern
Tél.: 27 00 81 11; Fax: 27 00 81 00
www.worldcom.lu